Comment évolue l’immobilier depuis la crise du Covid ?

Comment évolue l'immobilier depuis la crise du Covid ?

En janvier 2020, les premiers cas de Covid-19 sont recensés en France. Deux mois plus tard, le président de la République décrète un confinement national. C’est alors que débute la crise sanitaire, toujours en cours au début de l’année 2022. Celle-ci a considérablement et durablement impacté de nombreux secteurs économiques, jusqu’à en mettre certains à l’arrêt. Mais qu’en est-il du marché de l’immobilier ?

Un nombre de ventes assez stable

 

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la crise sanitaire du Covid-19 a eu un impact très mesuré sur le nombre de transactions immobilières réalisées en France. Ainsi, la baisse enregistrée entre l’année 2019 et l’année 2020 n’est que de 4 %. 1 024 000 biens ont été vendus en 2020, contre 1 068 000 en 2019. Cette légère régression s’explique notamment par les deux confinements ayant été décrétés en 2020, au printemps, puis à l’automne. En outre, la décrue du nombre de transactions immobilières ne s’est pas inscrite sur la durée, bien au contraire. En 2021, alors que la pandémie a suivi son cours, les ventes de logements sont reparties à la hausse. En douze mois, on a dénombré 1 198 000 transactions. Il s’agit d’un chiffre record, et d’une hausse de 14,5 % par rapport à 2019. Mais que cela soit en 2020, ou en 2021, la courbe du nombre de ventes de biens immobiliers a oscillé en fonction des différentes périodes. Sans surprise, elle s’est effondrée pendant les trois confinements. Par exemple, en mars 2020, elle connaît une chute d’environ 70 % par rapport à l’année précédente. En revanche, la courbe a eu tendance a fortement remonter à la fin de chaque confinement. Il s’agit d’un phénomène de rattrapage et d’accélération de la réalisation des projets.

Des critères qui évoluent

 

La pandémie de Covid-19 a impacté le mode de vie des Français, et à incité certains d’entre eux à effectuer des changements radicaux dans leur quotidien. Parfois, le premier bouleversement a été un déménagement. Après le premier confinement, des investisseurs se sont mis en quête d’un nouveau logement, en établissant une liste de critères différente de celle que l’on avait coutume de voir auparavant. En effet, le développement du télétravail a incité les acheteurs à s’éloigner des centre-villes. Les milieux péri-urbains, et les campagnes situées à proximité des métropoles sont plébiscités. Le temps de trajet nécessaire pour se rendre de son domicile jusqu’à son lieu de travail ne représente plus la même importance. Par ailleurs, le télétravail a aussi eu un effet sur le nombre de pièces recherchées par les investisseurs. À présent, il est courant que des acheteurs se tournent vers un bien comportant une pièce qu’ils pourront utiliser comme bureau. Et de manière plus globale, les logements disposant d’une surface habitable conséquente sont plus prisés. À l’été 2020, des agences immobilières ont constaté que les recherches de biens dont la surface excède 100 m2 ont nettement augmenté. Après de longues semaines de confinement, parfois dans des appartements très exigus, les Français semblent avoir besoin de davantage d’espace.

Des prix qui ne cessent d’augmenter

 

En France, depuis 2016, le prix de l’immobilier moyen connaît une hausse presque constante. Au premier trimestre de l’année 2015, l’indice des prix des logements en France métropolitaine était de 100. À la fin de l’année 2016, il atteignait 101,9. Puis, au dernier trimestre de l’année 2018, il s’élevait à 108,6. La progression exponentielle de la courbe des prix au m2 s’est poursuivie en 2019, puis dans les premières semaines de l’année 2020. Ensuite, la pandémie de Covid-19 est arrivée, et la France a été touchée par une crise sanitaire historique. Mais celle-ci n’a absolument pas eu pour conséquence d’infléchir la courbe. En 2020, le taux d’augmentation du prix de l’immobilier a atteint 6,5 %. À titre de comparaison, il s’élevait à 3,4 % en 2018, et à 4,2 % en 2019. En 2021, le prix au m2 des maisons s’est établi à environ 2 355 €, et celui des appartements à 3 878 €. Le taux d’augmentation annuel est de 7,4 % pour les premières, et de 5,2 % pour les seconds. En outre, contrairement aux années précédentes, 2021 témoigne d’une particularité. Le prix de l’immobilier est en hausse dans l’ensemble des régions françaises. Sa progression est notamment spectaculaire en Nouvelle-Aquitaine, où elle atteint 13,2 % pour les maisons, et en Bretagne, où elle s’élève à 21,4 % pour les appartements.

La tendance du marché de l’immobilier en 2022

 

En dépit de la crise sanitaire, l’année 2021 a été marquée par une véritable explosion des prix de l’immobilier, ainsi que par une hausse conséquente des ventes de logements anciens. Alors, comment va se comporter le marché de l’immobilier en 2022 ? Va-t-il suivre le même rythme que l’année précédente ? Pour l’heure, quelques indices laissent à penser que nous retrouverons quelques similitudes. En effet, le marché est porté par les reconductions des dispositifs d’incitation fiscale, comme Pinel, Censi-Bouvard, ou le Prêt à Taux Zéro (PTZ). Mais faut-il craindre pour autant que l’inflation du prix de l’immobilier se poursuive ? Selon toute vraisemblance, l’augmentation du prix au m2 moyen ne devrait pas cesser. Toutefois, il est probable qu’elle se ralentisse assez fortement. Les experts du marché de l’immobilier pronostiquent une progression de 2 %. Ce ralentissement à prévoir peut s’expliquer par l’envolée des tarifs en 2021. Cette dernière a été tellement marquée que le pouvoir d’achat des investisseurs n’a pas pu suivre le rythme. Par conséquent, un affaiblissement de la demande immobilière devrait être observé. En outre, 2022 est une année électorale. Or, avant chaque scrutin présidentiel, les Français sont généralement plus prudents au moment de faire l’acquisition d’un bien. L’incertitude du résultat des votes, et l’hypothèse d’un changement de gouvernement incitent les investisseurs à ralentir le rythme de leurs projets. Enfin, si la pandémie vient à impacter de nouveau la France en 2022, le recours au télétravail reprendra de l’importance, et favorisera le renforcement de l’exode urbain observé ces deux dernières années.